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L’Europe, la France et le sens de l’histoire

« On admire le monde à travers ce qu’on aime » écrivait Lamartine. Les mots de cet ancien ministre des Affaires étrangères de la France m’inspirent : « J’admire l’Europe à travers la France » et j’ajoute « et sa capacité d’entraînement. »

Durant le semestre passé où elle a présidé aux destinées du Conseil de l’Union européenne, la France a été un rouage essentiel. Elle a su rassembler, bâtir une puissante réponse collective née de la guerre en Ukraine, faire voter unanimement aux vingt-sept membres six salves de sanctions sans précédent contre Moscou et débloquer des dizaines de millions d’euros pour soutenir l’Ukraine, son armée et ses réfugiés.

Dans le même temps, face à cette crise géopolitique majeure, la France loin d’alléger le travail législatif a tenu à mener à bien l’essentiel des objectifs annoncés en décembre dernier, avec le plein soutien des Démocrates européens et du groupe Renew au Parlement européen. La France peut s’enorgueillir d’avoir réussi, grâce à sa capacité d’entraînement, à faire adopter plus de 100 textes, parmi lesquels des marqueurs fondamentaux pour nos sociétés. Marqueurs que, nous Démocrates européens, défendons depuis longtemps.

La directive sur un « salaire minimum adéquat », après de longues années de débats, va être signée en septembre. Cet accord définitif envoie un signal fort en faveur d’une Europe plus « sociale » et instaure ainsi des règles de fixation d’un salaire minimum dans chaque pays tout en prévoyant sa révision régulière. Même si le salaire ne peut être le même dans toute l’Union, le mécanisme enclenché va permettre aux pays d’Europe de l’Est de rattraper progressivement le niveau de salaire pratiqué à l’Ouest.

Nous voulons une Europe plus « sociale » et aussi plus « paritaire ». L’adoption de la directive sur l’égalité femmes-hommes dans les conseils d’administration des grandes sociétés, en négociation depuis dix ans, va exactement dans cette direction.

Nous sommes aussi convaincus que c’est seulement à travers l’Europe que nous pouvons reprendre le contrôle sur les grands enjeux transnationaux. L’adoption d’une nouvelle législation sur les services (DSA) et les marchés (DMA) numériques permettra de ramener l’égalité, la sérénité et de nouvelles opportunités dans l’Europe « numérique ». Ces deux textes fondateurs visent en effet à réguler les grandes plateformes, en particulier américaines, permettant ainsi plus de concurrence et les rendant davantage responsables des contenus qu’elles diffusent, pour renforcer la protection de nos citoyens et lutter contre la désinformation.

Par ailleurs, on se souviendra que c’est sous la présidence française que les négociations ont grandement progressé entre les États membres sur ce qu’il est convenu d’appeler le « paquet Climat ». Les vingt-sept se sont accordés sur les contours du futur « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » qui est pour nous un moyen de développer la justice écologique et de renforcer la compétitivité de nos entreprises. Cette transition énergétique qui était au cœur de ce mandat français verra ainsi le jour dès 2023 et couvrira des productions qui exigent beaucoup d’énergie comme l’acier, l’aluminium, le ciment, l’électricité et les fertilisants. Les vingt-sept se sont également accordés sur une série de mesures pour aller vers des économies moins émettrices de CO2. La mesure la plus emblématique concerne l’interdiction de la vente des voitures neuves à essence, diesel ou hybrides après 2035.

On ne peut évidemment évoquer la réussite de cette présidence sans noter une autre avancée clef dans le domaine commercial : pour faire valoir ses intérêts face à des concurrents comme la Chine, l’Union européenne s’est dotée d’un « instrument de réciprocité sur les marchés publics », qui va lui permettre de fermer ses marchés publics aux entreprises issues de pays tiers fermés aux entreprises européennes. C’est la fin de l’Europe naïve. Cette Europe des solutions et des avancées, c’est l’Europe que nous portons. Une Europe réaliste, consciente des enjeux et des menaces globales. Une Europe déterminée à protéger ses concitoyens y compris à travers une nouvelle stratégie de défense. Une Europe prête à se projeter et à jouer un rôle majeur sur l’échiquier international.

Revenons au bilan. Il est exceptionnel, c’est un fait. Mais, comme souvent, les aigris et autres europhobes, le doigt accusateur, retiendront que la présidence française n’a pas réussi à faire aboutir la réforme sur la taxe minimale pour les multinationales. C’est absolument exact… Mais l’heure n’est pas à la polémique. Il faut être à la hauteur du rendez-vous et expliquer pourquoi on n’a pas pu faire aboutir cette réforme essentielle destinée à lutter contre l’évasion fiscale des multinationales. La réponse tient en un nom : la Hongrie. En effet, cette proposition devant être traduite dans le droit européen requérait l’unanimité… Et la Hongrie a bloqué. Je profite donc de cette position prise par ce pays pour rappeler que, nous Démocrates européens, nous nous battons pour supprimer la possibilité de veto dont dispose chacun des Etats membres afin que l’Europe ne soit plus “prise en otage” dans ses capacités d’action. Notre bataille se fait d’ailleurs l’écho d’une demande émise par les 800 citoyens qui ont participé à la Conférence sur l’avenir de l’Europe, voulue par Emmanuel Macron qui a adopté ces recommandations le 9 mai dernier.

Face à ce bilan et cet ultime exemple, j’écoute les paroles de MC Solaar : « Pour aller de l’avant, il faut prendre du recul, car prendre du recul, c’est prendre de l’élan. »

En effet, ce bilan, aussi exceptionnel qu’il soit, ne doit pas être l’Alpha et l’Omega de l’Europe. Il doit être notre Kairos… qui doit nous permettre d’aller de l’avant. Le Kairos, ce temps de l’action politique et de l’imaginaire créatif tient en un verbe : réinventer. C’est notre objectif d’ici les élections européennes de 2024 : créer une Europe des solutions concrètes bâtie symétriquement sur les réalisations des derniers mois et sur un projet de société. Le moment est opportun de « réinventer l’Europe ». J’écris « réinventer » à dessein et non refonder car les fondations de notre civilisation européenne sont robustes. Nous défendons une vision humaniste de l’Europe et nous placerons les enjeux sociaux, culturels et de la jeunesse au cœur de notre projet d’avenir. Nous devons faire preuve de courage et de sens de l’histoire.

Le nouveau chapitre qui s’écrit à nos portes en est la preuve. En combattant la Russie, les Ukrainiens ne défendent pas seulement leur indépendance mais, au péril de leur vie, ils protègent nos valeurs communes de démocratie, de liberté et d’égalité. Réinventer l’Europe signifie aussi bâtir de nouvelles bases pour vivre et prospérer ensemble dans notre continent européen : la proposition d’une Communauté Politique Européenne ouvre un débat incontournable auquel nous allons contribuer avec nos idées et nos solutions. Le moment est propice. C’est le temps des acteurs et des actions.

Nous devons, nous démocrates européens, organiser et préparer nos défenses, qu’elles soient militaires, alimentaires, sanitaires ou économiques.

Nous devons, nous démocrates européens, repenser et réviser les traités pour devenir plus efficaces.

Nous devons, nous démocrates européens, écouter les citoyens européens qui, au sortir de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, souhaitent que l’on passe à une véritable démocratie transnationale pour une Europe plus humaine et plus démocratique.

Nous devons, nous démocrates européens, motiver les concitoyens européens à nous aider à réinventer l’Europe avec deux postulats : un, agir et réagir soudés avec célérité en toutes circonstances. Deux, anticiper et apprendre à conjuguer tous ensemble par tous les temps notre devise : « Unie dans la diversité. »

Sandro Gozi, Secrétaire général du Parti Démocrate européen et eurodéputé

Sandro Gozi, Secrétaire général du Parti Démocrate européen et eurodéputé

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